Chirurgie de l'endométriose : pour aller plus loin
Adapter la chirurgie à l’atteinte endométriosique
Endométriose minime à légère (superficielle) :
La chirurgie de l’endométriose pelvienne minime à légère réduit les douleurs à court et moyen terme (Niveau de preuve 1). Il est recommandé pour améliorer la fertilité de traiter de manière complète les lésions d’endométriose minime à légère lorsqu’elles sont découvertes lors d’une coelioscopie (Grade B), même s’il n’y a pas lieu de réaliser une coelioscopie systématique chez une personne infertile dans le seul but de découvrir une endométriose minime à légère.
Endométriose ovarienne (endométriome) :
La kystectomie intrapéritonéale coelioscopique est la technique recommandée pour la prise en charge chirurgicale des endométriomes (Grade A). L’indication opératoire existe pour des endométriomes ≥ 6 cm. La femme devra recevoir une information sur la préservation de la fertilité (vitrification ovocytaire, congélation ovarienne) en cas d’endométriome volumineux, bilatéraux ou de chirurgie itérative. Un endométriome douloureux (< 8 cm) doit faire évoquer des lésions profondes d’endométriose associées, qui devront être explorées en pré-opératoire et prises en charge dans le même temps opératoire.
En cas d’endométriome récidivant, la ponction + sclérothérapie à l’éthanol (alcoolisation) peut être proposée (Accord d’experts).
Endométriose digestive ou urinaire (profonde) :
La chirurgie pour endométriose digestive ou urinaire ne doit être proposée que chez les patientes symptomatiques, douloureuses ou ayant une atteinte organique sévère (Grade C). La résection des lésions pelviennes d’endométriose doit être aussi complète que possible (Grade C)
La chirurgie de l’endométriose colorectale peut exposer à un risque de complications postopératoires (NP2)(environ 5-10%), dont les patientes doivent être informées (Grade B).
En cas de chirurgie de l’endométriose atteignant la charnière rectosigmoïdienne ou le rectum, dans le but de réduire les complications liées à la survenue d’une fistule, la réalisation d’une dérivation digestive temporaire (iléostomie ou colostomie) doit être discutée, et la patiente doit recevoir une information et une éducation préopératoire adaptée (Accord d’experts).
Chez les femmes n’ayant plus de souhait de grossesse, l’hystérectomie avec résection des lésions d’endométriose, avec ou sans annexectomie bilatérale, peut être proposée dans le but de réduire le risque de récidive (Accord d’experts).
Endométriose, infertilité et chirurgie
Cas particulier de la chirurgie dans l’infertilité secondaire à l’endométriose:
- Dans un contexte d’endométriose et d’infertilité, il n’est pas recommandé de réaliser un traitement chirurgical de l’endométriose superficielle dans le seul but d’augmenter les chances de grossesse en FIV (Grade C).
- Le traitement chirurgical des endométriomes dans le seul but d’améliorer les résultats de la FIV n’est pas recommandé (Grade B). En cas d’endométriome pouvant gêner la ponction ovocytaire, celui-ci peut être ponctionné par voie vaginale écho-guidée avec alcoolisation (Grade C).
- Il n’existe pas d’unanimité pour réaliser un traitement chirurgical préalable de l’endométriose profonde dans le seul but d’améliorer les résultats en FIV (Grade C). Cependant, certaines équipes proposent un traitement de l’endométriose profonde après 2 échecs de FIV, afin d’améliorer les chances de grossesse.